Crie
Trie
Prie
*
Confie
Contrit
Ton cri
*
À ce prix
Ce grand cri
Crucifix
*
Écorche
L’écorce
La cosse
*
Presse
Le jus
Du Je
*
Trie
Crie
Prie
*
Adeline Gouarné
Crie
Trie
Prie
*
Confie
Contrit
Ton cri
*
À ce prix
Ce grand cri
Crucifix
*
Écorche
L’écorce
La cosse
*
Presse
Le jus
Du Je
*
Trie
Crie
Prie
*
Adeline Gouarné
Pensées pour Denis
Plus de deux semaines de Covid comateux pour mon petit cousin, un petit frère, de trois ans plus jeune que moi… Transporté de Paris à Tours, il y a quelques jours, pour faire place à de nouveaux malades, comme des centaines d’autres, il n’est sorti du coma que quelques minutes ; trop agité, trop vivant, puisque arrachant ses appareils respiratoires, il navigue quelque part entre la vie et la mort, loin des siens, abandonné aux soins des professionnels qui se démènent et se dévouent pour soigner le corps, l’existence. Mais l’âme, l’esprit, l’essence,les moteurs de la vie, qui s’en occupe, qui s’en préoccupe ?
VIS SES RÂLES
On l’a transporté
Son corps fort
Devenu sac sec
Hérissé de tuyaux.
On a trimballé
Tous ces kilos d’os
Et de muscles
Branchés à des machines.
Machination de vie
Trituration
Actions
Visages masqués penchés
Sur lui
Pour le tirer de là
Du coma
Du là-bas.
Et lui,
Esprit, rire, appétit,
Lui
Ce qui le faisait Lui
Voix, démarche, énergie ?
Tout cela est enfoui
En soute, en doute, en déroute
L’air lui manque,
L’air, le grand air,
L’air d’hier.
Que sont ses poumons
Nourris d’air en bouteilles ?
Sa trachée traversée
Par un respirateur artificiel ?
L’air lui manque
Il étouffe
- Étoffe déchirée -
Et pas un être aimé
À son côté
Pour lui dire :
« Respire ! «
Pas un être aimé
De son côté
Pour lui souffler
Un air aimé
Du passé
Une haleine chargée de souvenirs.
Il vit ses râles
Seul
Seul sur le seuil.
- L’âme hors jeu -
La vie serre les boulons
Longue et latente
Hors d’atteinte
Hors d’haleine.
L’air de rien.
Adeline Gouarné
Isabelle m’envoie la recette de ce vaccin sorti de son laboratoire empli de fioles de fantaisie, d’humour… et de courage. C’est à la portée de tous, à condition d’y mettre de hautes doses de (bonne) volonté:
À Petit Quevilly, le 5 avril 2020
GRAND MÉNAGE INTÉRIEUR
Boussole intérieure
Étoile du Nord
Toujours garder le cap
Une bonne fois pour toutes
Imprimer dans mon coeur
Une formule qui décape !
Depuis la nuit des temps
L’homme rêve au Printemps,
Fidèle.
Un rayon de soleil,
Une fleur qui s’éveille,
Les oiseaux qui gazouillent…
Espoir !
Fouillons dans nos mémoires
Et secouons la poussière
Hors de nos tanières !
Cherchons à l’intérieur
La réponse à nos peurs
Faisons le grand ménage
Chassons les idées noires
De bougies parfumées
Astiquons nos souvenirs
Surtout ceux qui font rire
Balayons préjugés
Idées prédigérées
Avec curiosité
Éclairons avec joie
D’un zeste d’humour frais
Nos petites cellules
À la si grise mine
Faisons le tri
Chassons les vieux soucis
Laissons entrer enfin
La lumière du soleil
Dégageons au grand jour
La source bien cachée
Sous nos vieux réflexes
Sur-conditionnés
Et ouvrons la fenêtre
À l’enfant qui sourit :
Chantons-lui une comptine
Berçons-le de grands rêves !
Donnons-lui pour toujours
simplement par amour,
L’immense envie
D’embrasser la vie.
Isabelle Lucas
Je reçois hier ce texte en forme de coup de poing, qui rejoint mon point de vue sur la corrélation entre le virus Covid et la maladie chronique de notre civilisation. Le règne de la médiocrité y est dénoncé, évoquant la fameuse caricature de Mère Geneviève Gallois, dont la légende me ravit :
« Médiocrité, Reine du Monde, protège-nous des courants d’air de bonté qui passent quelquefois sur les hommes ! » 1917.
Voici le texte courageux de ma correspondante, qui est allée fouiller dans le dictionnaire pour dénicher des définitions du courage !
Jusqu’à ce foutu Covid,
« Penser ce qu’on dit »
Et « Carpe Diem »
M’accompagnaient
Chaque jour de ma vie.
Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
Faut-il faire preuve
De courage
Pour continuer à vivre
Selon ces adages ?
Pour répondre à cette question,
Commençons par nous accorder
Sur sa définition.
Le courage
A- t-il la même signification
Selon son éducation ?
Le courage
Est-il essence ?
Est-il fiction ?
Comment répondre
À ces nombreuses
Interrogations ?
Le courage
Change de visage
Selon les situations !
Pour ma part,
Toujours fidèle à ma morale dans mes actes,
Je suis identifiée, cataloguée :
« Femme de courage ».
Mais face à la maladie
Devant la Souffrance et le Danger,
Saurais-je faire preuve de force d’âme ?
Oui ! sans en douter,
Car cela m’est déjà arrivé !
Chahutée par la vie,
Tout d’abord séparée d’Êtres aimés,
Puis licenciée et enfin dé-pacsée,
La vie ne m’a pas épargnée.
Mais de l’endurance ainsi acquise,
Mon courage est né !
Et devant le risque
De me faire remercier,
Aurais-je aussi
Le courage de défendre mes idées ?
La réponse est : Oui !
- Sans aucune ambiguïté -
Bravoure ? Témérité ?
Cran ou Vaillance ?
Ou tout simplement cette Intrépidité ?
Peu importe comment vous le qualifierez,
Mon courage est là !
- À jamais -
Aujourd’hui la situation est compliquée.
Mes idées bafouées, même pas écoutées,
Pourraient me donner l’envie de tout plaquer.
Mais, fort heureusement pour moi,
Couplé à ma persévérance immaculée,
Mon courage reste inaltéré.
Il prend ici le nom de : « Courage d’Esprit »,
Il me permet de garder une attitude réfléchie,
De soutenir, en toute circonstance,
Mes idées hardies et bienveillantes.
Traverses 3
Dessin de Marcelle Gallois, « Médiocrité reine du monde », réalisé avant son entrée au monastère rue Monsieur en 1917, conservé à l’abbaye Notre Dame de Fidélité à Jouques, sous-titré :
« Médiocrité, reine du monde, protégez-nous contre les courants d’air de bonté qui passent quelquefois sur le monde. Tassez nos cœurs afin que rien n’y remue. Préservez-nous de la vérité. Ainsi soit-il »
Bernanos : « L’Église est un mouvement, une force en marche, alors que tant de dévotes ont l’air de croire, qu’elle est seulement un abri, un refuge, une espèce d’auberge spirituelle à travers les carreaux de laquelle on peut se donner le plaisir de regarder les passants, les gens du dehors, ceux qui ne sont pas pensionnaires de la maison, marcher dans la crotte (…) » La liberté, pourquoi faire ?, 1953, pp. 267-269.
« Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement. » Ps 21 (22), 19-20
Geneviève Gallois illustre ce passage de la Passion dans une des eaux-fortes de son Via Crucis « Après qu’ils l’eurent crucifié,ils divisèrent ses vêtements, les tirant au sort : afin que soit accompli ce qui est dit par le prophète disant : diviserunt sibi vestimenta mea et super vestem meam miserunt sortem. »
« Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11, 1-45)
Dessin de Geneviève Gallois, avec une inscription : »Création d’Adam/Résurrection de Lazare » et gravure qui pourrait illustrer la résurrection de Lazare ou des morts…
Les deux sont conservés dans l’abbaye de Limon.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. »
Luc 1, 28-30
« Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie. »
Geneviève Gallois a réalisé plusieurs gravures pour cet épisode biblique de Jésus guérissant l’aveugle né. Rien de plus important pour un peintre que la vue ! Sa dernière composition est la plus énergique et originale. On ne voit pas le Christ car il est le spectateur. Mais il est présent, discrètement dans le dessin préparatoire le bâton de l’aveugle se posant sur ses genoux. G…
Projet de sauvegarde d’un dessin de Marcelle Gallois, du début du XXème siècle : « Scène de rue »
« Scène de rue » est un projet de décoration au crayon gras, encre de Chine, aquarelle et gouache, sur papier, probablement pour un escalier à Montpellier, composé de 32 personnages. Il fait partie de nos priorités actuelles. Il est typique de la première période de Marcelle/Geneviève Gallois. Elle est alors une jeune artiste prometteuse qui expose au Salon des humoristes entre 1…
Ce matin, les souvenirs des cours d’Histoire viennent au secours de notre histoire en cours.
La généalogie des vicissitudes passées est au coeur du courage d’envisager la situation.
Sus au Virus !
Covid 19, quel nom grotesque !
Louis IX l’aurait qualifié de Mauresque.
Ses chevaliers en armure
auraient traqué dans la démesure
cet Ennemi ubuesque
jusque dans son contexte.
À la Révolution
les Sans-Culottes, sans façon
auraient décapité
le Ci-devant, ci-dessus nommé
Corona… presque couronné
sa tête aurait roulé
magnifique, dans le panier.
Nos soignants carapaçonnés
traquent sans relâche
cet Ennemi déclaré
sans faillir à leur tâche.
Ils ont peur, ils le disent,
peur d’être trahis
par l’Ennemi invisible,
situation certes indicible.
Au secours, vaccin béni !
Sus à l’Ennemi,
But sans cesse recherché !
Mon insomnie consommée,
je ne peux que coucher
ces pauvres rimes sur le papier
Josette Méhu
Pour ma part, je me suis réveillée avec, en tête, ces vers de Corneille :
Notre malheur est grand, il est au plus haut point.
Je l’envisage entier mais je n’en frémis point. »
Et, une fois de plus, je pense à cette inégalité dont on parle si peu, l’inégalité face à la culture.
Quel puissant secours représente la culture classique, dans ces moments où s’effondre le monde en carton-pâte que nous avons bâti !
On est prêt à verser à des milliards pour rebâtir une cathédrale de pierres ruinée par un incendie, et on a laissé pourrir ce qui ne coûtait rien à faire naviguer, notre cathédrale littéraire et poétique, le fruit du voyage au coeur de la Vie des plus grands esprits !
Le ciel s’est strié de traces d’avion, de satellites, de parasites, pour trimballer des appareils photos et des smartphones engrangeant des milliards de clichés, privant l’homme de regard :
Nécessité
Les Grecs anciens savaient que tout, même leurs dieux étaient soumis à une force supérieure, l’Anankè, la Nécessité.
La cécité moderne a fait perdre la vue
à l’homme privatisé.
Sans mémoire et sans regard,
hagard,
il erre au hasard
des courants d’art
dont il perçoit l’écume
sans amertume.
La vie privée
dépravée
Voie
dépavée
Errance
La vie privée
de Fin
file
A.G.
Toujours ce : « Bon courage ! » et autres virus de langage vidant les mots de leur sens.
Suivons donc Marie-Claude à l’écoute des animaux !
Pénibles de clavier…
« Prends soin de toi et de ceux que tu aimes… »
- Cette rengaine donne la migraine (n.d.l.r.) -
« Qu’il avait donc du courage »
Ainsi, chante Georges Brassens sur un texte de Paul Fort.
D’aucuns appelleraient cela une chansonnette,
une petite ritournelle simplette,
et, pourtant, notre cœur s’émeut.
Ce n’est qu’un animal !
Fermons les yeux
et regardons avec respect
le cheval luttant par le mauvais temps;
puis cet autre qui,
la course achevée, s’ébroue, à bout de souffle,
ruisselant de sueur,
indifférent aux cris, aux paris des turfistes.
Ouvrons un livre et compatissons pour celui de trait,
sollicité à l’extrême de ses forces,
tirant la houe qui creuse le sillon de terre nourricière,
attentif à la voix du paysan, lui-même si fatigué par ce labour.
Plus familier, le chien, le fidèle.
Enfant, j’aimais écouter l’histoire que me contait maman.
Mon père, militaire, parti loin,
Son fidèle l’attendait, sans rien manger ni boire.
Quand le maître revint, folie du chien courage !
Qui se rappelle Véronique?
Cette chatte envoyée dans l’espace, premier être vivant hors galaxie …
revenue vivante sur terre !
Aujourd’hui, l’hirondelle,
ignorant le chaos, annonce le printemps.
Faites-la dessiner par l’enfant!
Et n’hésitez pas à laisser un peu d’eau au bord des cils.
Marie-Claude About
Marie-Antoinette Girard met la main à la pâte, les mains dans le plat, plaf !
Prendre le virus à bras le corps, lui faire la peau dans un corps à corps qui l’incorpore, comme un vaccin !
Mettre un masque visible sur les visages, qui en portent si souvent d’invisibles…
La peinture est là pour donner chair aux mots, dessiner les desseins :
ainsi, « Gestes-Barrières », se colore de nouveaux sens sous le pinceau de Marie-Antoinette :
Lorsque le temps tourne au cauchemar, notre esprit veille et nous insuffle des bulles de liberté.
Ainsi, je reçois aujourd’hui, d’une amie psychologue, cette recette anti-virus.
Quand le confinement nous entraîne aux confins de notre imaginaire,
avec l’aide de la banque de mots de l’atelier : « Du cran par écrans »,
voilà de quoi se délecter :
La confiture de rêve
Une improbable confiture de rêve :
éplucher soigneusement un zeste de soleil,
ajouter le sel de la terre,
prendre à pleine mains les fruits de la passion,
coup de fouet avec les ferments du ciel,
développer les trésors d’imagination,
jeter la peur de vivre,
faire des pirouettes,
se raccrocher aux branches,
et surtout faire le BIEN ?
C.N.
Cette notion du Bien est également l’objet d’un autre message, reçu ce matin-même :
Bon et Bien
Le courage des mots
Il n’y a pas que l’adjectif « bon » qui obère la force du courage, l’adverbe « bien » aboutit au même résultat.
J’ai lu hier un article des « Études », intitulé :
« La foi est-t-elle encore possible ? » , de Dominique Colin.
On y lit : « C’est la fonction ambiguë de l’adverbe « bien » que de déminer ce qu’il prétend renforcer. Tout le monde sait qu’un : « Je t’aime bien », ne signifie pas tout à fait la même chose qu’un « Je t’aime ». On le constate aussi dans l’expression : »Je veux bien », qui peut traduire aussi bien un choix convaincu qu’une indécision.
L’ adverbe « bien » accolé à un verbe actif a le plus souvent pour effet de traduire un désengagement. « J’entends bien » signifie le plus souvent : « Je suis OK avec ce que vous dites », mais ne précise pas l’objet de cet accord. On pourrait continuer.
Dominique Colin, dominicain belge, disciple de Kierkegaard, a écrit un livre superbe, mais difficile, intitulé : « Le christianisme n’existe pas encore », dont je n’ai pas tout compris, mais ce que j’en ai perçu rend radicale la question du Jésus :
« Le Fils de l’homme quand il reviendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » :
Question qui traverse celle que nous pose la situation actuelle dans son expectative : que voulons faire de cette vie ?
Alain Tirot
La question de l’emploi du mot : « Bien », ainsi posée, renvoie à la cerise sur le pot de confiture de la Recette qui le précède, et qui se termine, elle aussi, sur un point d’interrogation. Qui détient la définition du Bien commun à tous ? Qui est sûr de faire le Bien lorsqu’on sait que l’Enfer est pavé de bonnes intentions ?
La question de l’emploi du mot : « Bien » dans les milieux de l’art contemporain, m’a souvent titillée : cette notion morale a en effet chassé du champ de la critique celle, esthétique, du Beau. Pour qualifier une oeuvre, l’emploi du mot Beau est symptôme de ringardise aggravée. La notion de Beau chassée des « Beaux Arts », voilà un paradoxe révélateur de la confusion ambiante !
Née de la confusion entre le « Beau » et le « Joli », qui flatte l’oeil, sans déranger personne. Le « Beau » peut relever du tragique, du bouleversant, du vrai : il n’est pas là pour conforter et rassurer ; cela, on l’a oublié. D’où le glissement sémantique, de l’esthétique vers la morale.
Ce dérapage est lié aussi au vide religieux : l’Art, qui était au service du Sacré, s’est vu lui-même consacré. Les grandes manifestations artistiques ont remplacé les cérémonies religieuses.
C’est le cas aussi des compétitions sportives dans lesquelles le mot : « Bien » est à l’honneur : « Bien joué ! » revient sans cesse dans les commentaires sportifs. Le ballon qui captive l’oeil et passionne les foules, n’est-il pas une métaphore du Mal que l’on fait circuler, dont on veut se débarrasser : la balle emballe le mal ! D’où l’emballement des foules qui se défoulent de leur soif de Bien ! D’où les fortunes prêtes à s’investir et à s’arrondir au gré du ballon rond…
J’aime beaucoup cette parole de sagesse : « Quand tu as du bien, tu as du mal », qui se retourne de façon réconfortante en : « Quand tu as du mal, tu as du bien ».
La période actuelle me le confirme : combien d’échanges plus profonds que les agréables conversations habituelles, anodines, sont-ils en train d’émerger avec mes interlocuteurs et contributeurs, connus ou inconnus ?
« Les mots sont des clés », comme l’a bien écrit l’une d’entre elles, la mosaïste et poète Catherine Weber. En ce moment, les mots et les images que l’on m’envoie pour que je les publie sur ce blog ouvrent des portes ; les mots retrouvent leur sens, la parole, son pouvoir. Le Verbe n’est pas loin.
« Premier de tout fut le Chaos, puis vint la Terre à la vaste poitrine, siège inébranlable des dieux », dit Hésiode.
Faire taire le bavardage, se faire terre, pour que renaisse une langue qui ne soit ni de bois ni de plastique, ni en kit, ni en toc.
Adeline Gouarné
Souviens-toi
De ta plainte
Lancinante
Aux jours
Où tu vaquais
*
Souviens-toi
Des vacances
Et des sacs
Mis à quai
Des paquets
*
Souviens-toi
De ce diable
Insatiable
Qui distillait
Insatisfait
Sa voix
La voix
Du choix
De l’achat
*
Vois
Tu déchois
Vois
Tu es crachat
A.G.
Pour Denis, aujourd’hui transporté,
emballé,
de Paris à Tours
en TGV (Tours gare de vie ?)
Le corps
En coma
Comment
L’âme
Voyage-t-elle ?
*
Le bon vivant
A-t-il un bon de vie ?
*
La vie quitte
L’inquiet
*
Qui est
Celui qui la quitte
là
?
*
L’âme hors
Corps
Se crée
Encore
En
Secret
Sacré
*
A.G.